L’écoute et l’accueil

On répète souvent – et inlassablement – que le succès des relations polyamoureuses repose d’Abord et avant tout sur le maintien d’une bonne communication. Ce conseil s’applique sans doute à n’importe quelle relation, amoureuse ou pas, exclusive ou pas, alors ça vaut la peine de prendre quelques minutes pour l’approfondir davantage. Évidemment, il y a plusieurs formes de communication dans une relation. Certaines formes sont basées sur l’interaction. Dans ce cas, ce n’est pas le contenu de ce qui est échangé plutôt que le contexte, l’échange, la participation qui soude les participants. Souvent ce sont des échanges humoristiques, ou conventionnels, culturels. D’autres formes de communication sont axées sur la résolution des conflits ou sur la découverte d’information. Ce sont dans ces circonstances qu’il faut faire preuve d’un peu plus de doigté.

Vous avez sans doute vu passer une variante de l’expression suivante sur les réseaux sociaux: « le problème des gens aujourd’hui est qu’on n’écoute pas pour comprendre, on écoute pour répondre. » Si cette technique fonctionne à merveille en politique ou dans les médias, ou encore pour troller sur le web, ça ne vous mène pas bien loin lorsque vient le temps de construire une relation mutuellement enrichissante. Dans les situations plus tendues ou intimes, écouter pour comprendre vous servira plus efficacement.

Le premier conseil, donc, afin d’éviter « d’écouter pour répondre », sera de ne pas répondre, tout simplement. Il ne suffit pas de rester de marbre, évidemment. Vous devez manifester votre présence concrètement, en encourageant l’autre à s’exprimer. Un silence actif et engagé (par opposition à un silence absent et indifférent) a plusieurs avantages. D’abord, la nature ayant horreur du vide, le silence mènera souvent les gens à approfondir davantage ce qu’ils viennent d’exposer. Ensuite, dans les situations tendues, on lance parfois des appâts à l’autre afin d’envenimer une situation et en évitant de répondre, vous éviterez de tomber dans le panneau.

Ayant évité d’écouter pour répondre, vous devez maintenant vous assurer d’écouter pour comprendre. Le piège ici est évidemment la fausse compréhension. Nous avons évolué afin de réagir rapidement à une situation donnée et notre réflexe premier est de catégoriser ce que nous percevons selon nos préjugés ou nos expériences antérieures. Ceci est inefficace en communication car cela réduit le discours de l’autre à vos propres expériences et vous empêche de percevoir le caractère unique ou nouveau de leur propos. Un truc très simple pour éviter cet écueil est de favoriser les questions ouvertes lorsque vous relancez l’autre. Ainsi, au lieu de dire « tu as dû te sentir vraiment en colère/heureux/triste/etc. » selon les circonstances, demandez plutôt à l’autre de vous décrire ce qui a été ressenti.

Posez cette question afin d’éviter de poser un jugement, et efforcez-vous d’éviter le jugement par la suite. Vous pouvez parfois ne pas être d’accord avec le discours ou les motivations apparentes de quelqu’un, mais sans connaître en détail les circonstances de vie qui affectent les choix et les paroles d’autrui, votre jugement pourrait se révéler fortement teinté de préjugé. Dans un autre domaine, on préconise la technique des « cinq pourquoi » afin d’arriver à la cause fondamentale d’un enjeu. C’est à dire qu’il ne faut jamais s’arrêter à la première cause identifier, mais essayer de comprendre d’où vient cette cause en relançant, puis en relançant encore, et ainsi de suite.

Ces brefs conseils ne vous indiquent pas comment résoudre tous les conflits qui peuvent survenir dans vos relations, mais au minimum vous permettront d’éviter de les envenimer. En ayant une approche axée sur l’accueil de l’autre, sur sa découverte, sur l’acceptation de son propos vous ne pourrez que vous aider mutuellement.

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Anniversaires et dates importantes

Sans même que je m’en rende compte, ce blogue a célébré son premier anniversaire la semaine dernière. Trop occupé par la vie de tous les jours pour le souligner, je me reprends cette semaine et j’en profite, temps des Fêtes oblige, afin de revenir sur une des complexités propre à la non-monogamie éthique: comment prioriser les rendez-vous lors des événements importants. Par exemple, avec qui célébrer le Nouvel An? La Saint-Valentin? Comment déterminer dans quelle personne inviter?

Même pour l’anarchiste relationnel (et l’anarchiste tout court) qui voit dans ses fêtes la reproduction de modèles et de conventions sociales auxquelles on peut choisir de ne pas souscrire, la question se pose. Nos partenaires peuvent en effet accorder une toute autre signification à ces événements. Difficile de ne pas en tenir compte, et difficile dans tous les cas de ne pas être emporté par le tourbillon qui entoure chaque célébration à moins de vivre tel un reclus dans les bois. Ce qui n’est vraiment pas mon cas.

Si je n’ai pas de règles fixes à vous proposer, j’ai tout de même quelques conseils à appliquer par expérience.

Premièrement, la hiérarchie ne signifie pas qu’il faille pour autant ignorer ses partenaires secondaires dans les moments importants. Ceux-ci comprendront que vous voulez consacrer du temps à votre partenaire principal, mais dans une relation polyamoureuse saine, votre partenaire principal devrait également comprendre qu’il est important pour vous de souligner ce temps de l’année en compagnie de vos autres relations amoureuses.

Un truc pratique est de ne pas s’engager d’abord sur les dates, mais de commencer de façon tout à fait transparente à demander les disponibilités de chacun-e-s afin de voir la façon la plus simple dont l’horaire peut s’arranger. Ce simple geste envoie un message comme de quoi vous désirez traiter l’ensemble de vos partenaires équitablement.

Priorisez ensuite non pas par la hiérarchie, mais par la rareté des plages horaires communes ainsi qu’en fonction des éléments incontournables. Par exemple, votre réveillon en famille, ou des événements prévus avec vos enfants peuvent revêtir une importance primordiale. Vos partenaires ont sans doute ces mêmes choses à l’horaire. Prenez soin de partager ces éléments.

Soyez enfin ouverts aux suggestions alternatives. Le temps des Fêtes par exemple est propice aux célébrations, mais il peut s’agir aussi bien d’un brunch que d’un souper gastronomique ou que d’une soirée endiablée. N’hésitez pas à inviter plusieurs personnes, tout comme vous devriez être prêt à accepter une invitation sachant que vos métamours seront aussi présents. Il faut faire preuve de flexibilité et d’ouverture après tout pour être en mesure de partager quelques moments avec tous les gens qui comptent pour nous.

Je serais plus qu’heureux d’entendre parler de vos trucs et astuces afin de gérer ces horaires délicats, et je vous invite à nous en parler dans les commentaires!

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